Nos centrales nucléaires sont-elles prêtes à résister au dérèglement climatique ? Dans un rapport publié jeudi matin, Greenpeace alerte sur le cas de Gravelines, dans le Nord, qui selon l'ONG, n'est pas adaptée à la montée des eaux dans les prochaines décennies. Les défenseurs du site démentent.
"Gravelines : un château de sable en bord de mer", alerte Greenpeace. Dans un rapport publié jeudi 3 octobre, l'ONG avertit que des centrales en bord de mer devront faire face à la montée des eaux et pointe le cas de Gravelines, dans le Nord, où doivent être construits deux nouveaux EPR. Selon les projections de Greenpeace, cette centrale, la plus puissante de France et d'Europe de l'Ouest, se retrouvera sous le niveau de la mer pendant les plus hautes marées d'ici la fin du siècle.
Une inquiétude partagée par Nicolas Fournier du collectif local "STOP EPR" : "On est à la fois confrontés à un risque de submersion marine, mais on est aussi confrontés à un risque d'inondation par l'intérieur, qui ne fera que s'accroître au cours des décennies, explique-t-il. Demain, si on est inondé, on aura des réacteurs nucléaires qui seront entourés d'eau. Il faut se préparer aujourd'hui, même à l'improbable, parce que l'improbable peut survenir."
EDF et la municipalité tente de rassurer
Les nouveaux EPR seront construit à 11 mètres de hauteur, ce qui correspond à une protection contre les "inondations extrêmes", selon le groupe. La question est prise très au sérieux, ajoute Bertrand Ringot, le maire de Gravelines. "Il y a de l'adaptation au changement climatique", affirme-t-il. Selon lui, le réseau de canaux typique de la région qui permet de réguler le niveau des eaux est à la hauteur. "Nous avons multiplié par sept les budgets sur tout le réseau qui est responsable de l'évacuation à la mer. C'est 100 mètres cubes par seconde de capacité de pompage pour cette problématique spécifique des inondations."
Le système n'avait pourtant pas suffi l'hiver dernier, sans faire cependant peser de menaces sur la centrale. Mais une partie du Pas-de-Calais s'était retrouvée sous les eaux à cause de pluies historiques.
Le reportage de Guillaume Farriol, édité par Carol Sandevoir.