Spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial, SpaceX est la propriété du milliardaire américain Elon Musk. Outre des projets d’exploration vers la Lune et Mars, elle développe le programme Starlink, qui vise à assurer un Internet haut débit dans le monde entier. Gravelines a été choisie comme l’une de ses bases françaises.
1 Le projet global
Aujourd’hui, SpaceX a déjà déployé 1 145 satellites dans l’espace, ce qui en fait la constellation la plus importante de l’histoire de l’aéronautique. Objectif de son programme Starlink : assurer un Internet haut-débit au monde entier grâce à des constellations de satellites à basse altitude.
Pour poursuivre son développement, SpaceX a besoin de bases au sol en France qui lui serviront de relais pour couvrir tout le territoire. Ces stations ne sont pas constituées d’antennes, mais de sphères utilisées pour relier plusieurs satellites entre eux et transférer des données tant que le système de liaison laser n’est pas actif.
2 Le projet gravelinois
En France, l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) et l’Agence nationale des fréquences, qui restent très attentives à l’exposition des populations aux ondes, a autorisé l’implantation de trois stations : à Saint-Senier-de-Beuvron (Manche) et Villenave-d’Ornon (Gironde) et à Gravelines.
Le terrain choisi se situe dans la zone Leurette, rue du Vieux-Chemin-de-Loon, entre les usines BASF et anciennement Ajinomoto. Avec la présence toute proche d’OVH, qui possède des serveurs très puissants, Gravelines semble, en effet, être un choix d’implantation pertinent pour Starlink.
Si le projet gravelinois aboutit, neuf sphères blanches de deux mètres dix de diamètre se connecteront aux satellites de Starlink pour faire office de point d’échange sur le réseau, avec des infrastructures terrestres déployées autour d’elles en fibre optique. Un permis de construire a été déposé à la mairie, qui a reçu un avis favorable dans un premier temps.
Mais le maire, Bertrand Ringot, l’a finalement suspendu. « J’admets que le dossier a été instruit un peu vite par nos services. J’attends le retour de l’Agence régionale de santé (ARS), à qui j’ai adressé un courrier le 23 février, mais aussi de l’Arcep et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), car je ne possède aucune information sur le volet sanitaire du projet », justifie l’élu.
3 Où en est-on ?
D’ici la semaine prochaine, Bertrand Ringot rencontrera le représentant français de SpaceX. « Pour le permis de construire, je dois rendre un avis avant le 30 avril, mais sur ce point, un refus de ma part ne peut se baser que sur des règles d’urbanisme. Or, dans le cas présent, je n’ai rien à dire car l’emprise totale du projet n’est pas énorme. Encore une fois, ce que j’attends au plus vite, c’est d’être informé de manière transparente et d’obtenir un dossier détaillé sur l’impact sanitaire de l’installation, rédigé en termes accessibles à tous. »
Vu l’ampleur du projet, ce qui étonne encore plus le maire de Gravelines, c’est l’absence de concertation. « Pas d’enquête publique ni de débat public contradictoire, cela me surprend quand même. Aujourd’hui, nous avons vraiment besoin d’obtenir davantage d’informations. » En termes de retombées économiques également, « car sur ce point aussi, je n’ai obtenu aucune précision », conclut Bertrand Ringot.