Au cours d’un webinaire de portée nationale organisé le 25 février dernier, l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque (AGUR) a officiellement présenté sa Toile de l’eau industrielle©. Outil d’aide à la décision, elle permet de faire le lien entre les industriels et de repérer les synergies possibles pour une consommation plus raisonnée de l’eau.
Sur un immense poster, les différentes industries du Dunkerquois sont imagées. Entre elles, de longues flèches de différentes couleurs symbolisent l’endroit où elles captent l’eau industrielle, les volumes consommés, à quoi elle leur sert, mais aussi où elle est traitée et rejetée. Voici la Toile de l’eau industrielle©, développée par l’AGUR en collaboration avec le Syndicat de l'eau du Dunkerquois et l’ensemble des industriels concernés, dont une version numérique, mise à jour régulièrement, est également disponible. Cette Toile est la 23e proposée par l’AGUR depuis une vingtaine d’années. Cet outil d’aide à la décision, développé selon une approche écosystémique, a pour but de favoriser l’économie circulaire. Sa première version était dédiée à l’industrie. Ont suivi, par exemple, la Toile de l’énergie©, la Toile agricole et agroalimentaire©, la Toile de l’action sociale© et leur actualisation…
Le réseau d’eau industrielle de Dunkerque est le 2e de France avec 14 industriels raccordés - bientôt 16 avec les nouvelles implantations prévues - et 22,5 millions de mètres cubes consommés chaque année, captés dans le canal de Bourbourg. «Contrairement aux idées reçues, l’eau industrielle n’est pas une ressource illimitée. Et compte tenu du développement industriel important que connaît notre territoire, les besoins vont encore augmenter. D’où l’importance de bien visualiser les flux, grâce à cette Toile, et de voir comment l’eau consommée par un industriel pourrait être réutilisée par un autre», commente Bertrand Ringot, président du Syndicat de l’eau du Dunkerquois, gestionnaire du réseau d’eau industrielle.
Une Toile utile au projet Epiflex
La Toile de l’eau industrielle© a d’ores et déjà trouvé concrètement une première utilité dans le cadre du projet Epiflex, porté par EDF et l’école ingénieurs Mines Paris Tech. Celui-ci a pour objet de concevoir des écoparcs industriels qui valorisent le flux des matières et des énergies grâce à des réseaux d’échange. A Dunkerque, ce réseau d’échange pourrait se concrétiser avec la fabrication d’eau osmosée dont les industriels ont régulièrement besoin dans leur process. «Il s’agirait d’utiliser à la fois la chaleur fatale industrielle et de l’eau déjà consommée par un industriel - pour du nettoyage ou du refroidissement d'installations par exemple -, pour fabriquer cette eau osmosée. Evidemment, pouvoir identifier d’un seul coup d’œil les flux d’eau industrielle et les volumes consommés par chaque industriel grâce à notre Toile est précieux. Les équipes d’Epiflex n’ont pas manqué de s’en servir», apprécie Fabrice Mazounir, directeur du Syndicat de l’eau du Dunkerquois.
Preuve du réel intérêt de cet outil : d’autres territoires en France s’en sont inspirés pour créer leurs propres Toiles, ce dont l’AGUR tire une légitime fierté.