Dans la ville du Nord, où le variant dit anglais du Covid-19 circule et le taux d’incidence atteint 901 cas pour 100 000 habitants, le maire a fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à un confinement.
Après le littoral des Alpes-Maritimes, celui du Dunkerquois ? Le premier ministre, Jean Castex, semble avoir entendu Patrice Vergriete, le maire (divers gauche) de Dunkerque, et demande « des mesures supplémentaires de freinage » de l’épidémie pour la sous-préfecture du département du Nord. Le chef du gouvernement, qui a constaté la « forte dégradation des indicateurs sanitaires ces dernières heures », souhaite que le travail de concertation locale des élus et des autorités publiques du territoire permette de définir la réponse la mieux adaptée à la situation, a déclaré Matignon mardi 23 février.
Quelques heures après ces annonces, le maire de Dunkerque a fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à un confinement pour sa métropole : « Néanmoins, on pense qu’il faut tout tenter avant les mesures de privation de liberté », a-t-il nuancé, alors qu’il était interrogé par BFM-TV. Patrice Vergriete a, par ailleurs, dit avoir proposé au ministre de la santé, Olivier Véran, une « immense campagne de prévention » pour « zéro rassemblement, zéro regroupement » jusqu’au 15 mars. « Nous avons proposé ce dernier sursis. (…) C’est la dernière chance avant le confinement », a ajouté le maire.
Le ministre de la santé a échangé lundi soir avec M. Vergriete et ses services ont confirmé qu’il se rendrait sur place mercredi. Une source à Matignon a néanmoins précisé qu’il n’était pas certain que des mesures soient annoncées dès mercredi : « On est sur la même mécanique qui est à l’œuvre dans la région de Nice. »
Demande d’une série de mesures de prévention
Lundi, le maire de Dunkerque, où vivent 92 000 personnes, avait demandé un entretien avec le premier ministre pour « examiner en urgence » la situation dans sa ville, où l’épidémie de Covid-19 flambe. « La situation (…) a continué aujourd’hui à se dégrader, avec un taux d’incidence de 901 cas pour 100 000 habitants communiqué [lundi] soir par l’agence régionale de santé – mesuré au sein de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) – et un taux toujours plus important de cas [dus au] variant anglais », s’est alarmé le maire et président de la CUD dans un communiqué.
A la mi-février, « avec l’ensemble des maires de la CUD, devant l’accélération de l’épidémie, nous avions proposé à l’Etat une série de mesures de prévention qui nous paraissaient adaptées à la situation de notre territoire (…). Notre appel n’a pas été entendu… », regrettait-il, quelques heures après l’annonce par les autorités des Alpes-Maritimes d’un reconfinement local inédit le week-end sur le littoral. Dans la métropole de Nice, le taux d’incidence s’élève à 700 cas pour 100 000 habitants.
Le maire (PS) de Gravelines (Nord), Bertrand Ringot, a annoncé, mardi sur BFM-TV, que les maires de l’agglomération dunkerquoise se réuniraient : « Nous aurons cette discussion, à savoir quelles nouvelles mesures faut-il mettre en œuvre, faut-il en mettre ? C’est un débat que nous devons avoir. »
Le 12 février, les maires de la CUD avaient notamment demandé aux autorités de fermer les collèges et les lycées une semaine avant les vacances scolaires, des mesures qui n’avaient pas été retenues. Le taux d’incidence y atteignait alors 485 cas pour 100 000 habitants ; il a presque doublé depuis. « Contrairement à il y a dix jours, M. Vergriete ne fait pas la demande d’une série de mesures précises, il veut savoir ce que l’Etat envisage de faire », a précisé une source au sein de la mairie, précisant que l’édile n’avait « jamais » à ce stade demandé un reconfinement local.
Couvre-feu étendu à toute l’île de La Réunion
L’épidémie de Covid-19 connaît actuellement une résurgence dans certaines parties du pays qui conduit l’Etat à prendre des mesures à l’échelle des territoires. Lundi, un confinement inédit pour les deux prochains week-ends a été ordonné à Nice et dans 63 communes du littoral des Alpes-Maritimes. La préfecture de ce département a également demandé la fermeture pour quinze jours, à partir de mardi 23 février, des commerces de plus de 5 000 mètres carrés, hors pharmacies et commerces alimentaires. La jauge a été portée à 15 mètres carrés par personne pour les commerces de plus de 400 mètres carrés.
A La Réunion, le couvre-feu de 22 heures à 5 heures instauré jusqu’ici dans sept communes a été étendu à toute l’île, en raison de la hausse du taux d’incidence, proche de 100 pour 100 000 habitants selon la préfecture. « Cette mesure vise à limiter les déplacements de la population entre les communes et les moments de convivialité nocturnes, peu propices au respect des gestes barrières », a-t-elle justifié mardi dans un communiqué.
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